dimanche 15 février 2009

le Produit Environnemental Brut




jeudi 12 février 2009
Un regard environnemental sur l'actualité

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http://www.rfi.fr/radiofr/editions/108/edition_482_20090212.asp

Invité : Ibrahim El Ali, fondateur de l’ONG Mawassem Khair (Moisson de la bienfaisance), et François Gemenne, chercheur à l’Institut du Développement Durable et des Relations Internationales (IDDRI), réagissent à l’actualité et à la presse du jour

François Gemenne, Ibrahim El Ali, Arnaud Jouve, Anne-Cécile Bras

Le prophète de l’islam disait dans une sentence :
« Si vous étiez présent le jour de l’apocalypse et que de vos yeux vous voyez la fin du monde, et qu’entre vos mains vous ayez un arbre, vous avez le devoir de le planter »

Je veux juste ajouter quelque chose au sujet du titre de votre émission « C’est pas du vent ».
Je faisais mon footing un matin dans nos collines du sud Liban en longeant une route naturelle formée sous les vallées; ici le vent se transforme en musique comme emprisonné dans une flûte géante.
Ce vent nourrissait mes poitrines assoiffées, de toutes les senteurs de thyms et de caroubier; et en courant je me répétais sans cesse :
C'est pas du vent, c'est pas du vent, mais la respiration de la Terre, le souffle de la planète.



J’ai été invité à une conférence sur le nouveau monde/nouveau capitalisme, qui aurait mieux fait de s’appeler les pompiers de la crise financière.
Ma déception était grande, car l’aspect destruction de l’environnement, du capitalisme ou des sociétés de productions n’a pas été abordé, jusqu’ici l’homme a épuisé les ressources limités de la Terre.




Les océans sont vidés, au moment où l’homme flirte avec les étoiles, et où il invente les armes les plus sophistiquées pour la destruction du monde, il en est resté avec la mer à l’époque néolithique de la cueillette et de la chasse... Quand on utilise ici les moyens de la science, comme le GPS, les sonars, les satellites, c’est encore pour ratisser avec plus de performance toutes les ressources que nous offre la mer.

Mais jusqu'à quand ? Nous savons que l’eau potable stockée depuis des millions d’années est en train de se tarir, que le pétrole et le gaz qu’on prélève sans cesse, d’ailleurs personne n’a songé à étudier le déséquilibre écologique que cela représente, le bois, les minéraux … L’homme n’a pas su créer des richesses (l’énergie atomique en est un bon exemple), les réserves d’or qu’il reste à produire sont estimées à 17000 tonnes.

L’homme doit comprendre l’urgence de sauver la planète, et de libérer la création de la richesse que nous offre la science. Le soleil où l’énergie de l’hydrogène peut suffire pour tous nos besoins.
Regardez comment toute l’architecture économique du monde est axée autour de la monnaie et de la finance, demandez au ours pyrénéens, aux Lamantins du fleuve Sénégal s’ils ont besoin de dollar ou d’euro pour vivre, et même l’homme ne découvre la monnaie que très tard dans son histoire.

C’est pourquoi il est urgent d’inventer un développement qui serait axé sur la vie et la conservation de la planète, au lieu que ce soit l’exploitation et la mort de celle-ci.
Regardez tout simplement les OGM et les médicaments; la finance et la monnaie veulent mettre tout simplement main basse sur la vie et la santé de tout individu.


« Dans la sainte cène, quand le christ, pris du pain et le rompit et dit à ses apôtres
Ceci est mon corps qui est rompu avec vous, et crée la nouvelle alliance »Cette même alliance que Noé avait pris en réunissant tous les couples de la biodiversité, Vous imaginez vous un seul instant que le pain du Christ était fait avec des semences OGM ? Qu’aurait dit promis à ses disciples ? La vie éternelle ou l’enfer éternel ?
















Pour cela, il faut remplacer la banque mondiale par la banque de l’environnement, le FMI en FEI (Fond Environnemental Mondial), et ceci est techniquement possible.
On crée pour les économies le FMI, la banque mondiale, les monnaies, et toute l’organisation politique mondiale est axée autour de la finance, et on voit à chaque fois ses méfaits et ses travers. Je ne vais pas vous parler du coût estimé des 17000 milliards de dollars dépensés juste sur les guerres au Moyen-Orient depuis 1991.

Il est temps de remplacer le Produit Intérieur Brut par le Produit Environnemental Brut, et faire un état des lieux environnemental de chaque pays, utiliser cet audit comme point zéro, de calculer l'empreinte écologique et de la mesure de la destruction de la biodiversité et ensuite regarder chaque année l’amélioration ou la destruction mesurée de l’environnement et ensuite classer les pays suivant ce résultat…


Quatre prix nobel d'économie, Présidents, Premier ministre, c'est vrai que les ours et les lamantins ne votent pas....

Il y aurait trois mesures

- Une qui mesure la surface de forêts, d’aire marine, de la densité d’espace de vie, de la faune animale, de la biodiversité, de l’agriculture biologique,…

- Et une autre qui donnerait l’investissement en énergie renouvelable, en mesurant les politiques industrielles écologiques, les voitures, le transport, etc.… le traitement des déchets, l’économie en eau, etc.

- Et enfin, comme le préconisait Morizet, une étiquette écologique ou biologique sur chaque produit.

Ces trois éléments combinés pourraient mesurer le Produit Environnemental Brut …..

Les experts peuvent améliorer ce système

Ce qui nous caractérise, c’est le gâchis généralisé, la Terre est un trésor. Elle nous a été confiée et nous la transformons en désert ou parfois en immondice. L’espace de vie se rétrécit à chaque fois.

Tous les mots de toutes les langues pour désigner le Paradis sont un synonyme de jardin.

Notre Terre est un jardin qui nous a été confié et nous ne sommes pas capable de nous en occuper, si vous aviez un jardinier qui ne s’occupait pas bien de votre jardin, lui confieriez-vous un jardin plus grand ? Bien sûr que non ! Ceci est l’alliance d’Abraham, de Moise, et l’engagement de toutes les prophéties.


Repenser la démocratie est le premier combat de l’écologiste

Avez-vous déjà pris l’avion entre Bruxelles et Paris ? En quittant la Belgique, on voit un parc éolien très étoffé et en descendant en France, son paysage en est complètement dépourvu. Toutes les politiques de développement d’énergies alternatives sont étouffées par le nucléaire en France. Je ne me positionne pas contre le nucléaire, je veux juste souligner le pouvoir des lobbys dans les démocraties occidentales.
Le lobby nucléaire, des paysans, des pécheurs, des banquiers, des chefs d’entreprises,… et pas de lobby de la vie, tout simplement.

Bref, un gouvernement devrait être indépendant des lobbys, sinon tout le jeu de la démocratie est faussé, mais surtout toute initiative révolutionnaire est freinée par ces lobbys qui ne veulent pas voir leur part du gâteau diminuer.

La science peut nous offrir toutes les richesses, mais les lobbys financiers et du pétrole veulent aller au bout de leur appétit avant d’ouvrir les portes vers d’autres voies. Le changement et la politique de développement ou de protection de l’environnement devrait être aux mains des gouvernements gardiens des trésors des contribuables, et non des lobbys.

Que les pécheurs soient soutenus pour développer la pisciculture et encore mieux l'aquaculture.
Qu’une politique d’agriculture biologique soit développée, et surtout pour 10 hectares, qu’on soit obligé de rendre à la nature un hectare de forêt.

Je crée une fondation Bluegreen qui sera chargée de mener des actions concrètes de protection de l’environnement, de créer une sorte de ligue arabe de l'environnement en favorisant des dynamiques de reboisement sur les frontières du désert des pays de la méditerranée mais surtout de mobiliser tous les efforts et les consciences sur la nécessité vitale et l’urgence de prendre des mesures, de redonner la place de la vie dans nos décisions gouvernementales et internationales.

L’Union Européenne a commencé avec une entente sur l’acier, les Etats-Unis se sont unifiés grâce à la ligne de chemin de fer qui a traversé le pays, l’Union Pour la Méditerranée sera une réussite, une fois qu’un projet concret sera réalisé et reliera les différents pays, la défense de son environnement ou la protection de sa mer, ou le reboisement d’un axe partant d’Agadir, Egypte, Turquie pouvant être le projet initiateur de l’Union Pour la Méditerranée. C’est ce à quoi nous mobiliserons tous nos efforts.

« La libération de la science au profit de la protection de la planète. »

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