jeudi 22 novembre 2007

L'orient le jour du 19 Novembre 2007 par Naji Farah RJLiban

FRANCOPHONIE ET ECOLOGIE: VISION DE IBRAHIM EL ALI LIBANAIS DU SENEGAL

Quatre chevaux de bataille animent Ibrahim El-Ali, Libanais du Sénégal rentré pour la 1ère fois au pays il y a trois ans. Durant la guerre de l’été 2006, il a été bloqué dans son domicile à Chakra, près de Bint-Jbeil, et fort de cette expérience, dégage depuis une énergie considérable en faveur du Liban. Il a créé ainsi une ONG, « Mawassem Khair », http://fondation-elali.blogspot.com/ , dont l’une des principales actions a été le déminage au Liban sud. Il a pu neutraliser jusqu’à présent 4.000 bombes, avec le concours des équipes belges et françaises de la FINUL installées dans sa région.


Invité au dîner du Club RJLiban le 5 octobre dernier au restaurant Al-Mankal à Paris, il a développé ses objectifs devant une assistance franco-libanaise émue, avec laquelle il a engagé un débat sur l’avenir des relations entre les régions en France et les municipalités au Liban.

Ecologie et déminage au Liban sud


(cliquer sur l'image pour l'agrandir)

« Mon premier cheval de bataille, c’est l’écologie au Liban. La première raison, c’est que les oiseaux ne distinguent pas si un arbre est chrétien ou musulman, donc l’écologie rassemble tout le monde. J’ai une mission de planter un million d’arbres en trois ans.




Mon frère Haïdar, qui est au Sénégal, est très connu dans le monde de l’écologie, puisqu’il a été cité récemment comme un des cent acteurs qui ont le plus travaillé pour la planète. Il a planté 250.000 arbres en Casamance, au sud du Sénégal, dans le même processus, dans l’action, dans le travail. Je vous dis ce que j’ai ressenti en arrivant là. J’ai senti avec la terre libanaise, c’est elle qui m’a donné le sens de l’écologie. Il faut observer, juste simplement. Il faut voir la nature libanaise comment elle est. Bon, évidemment, avec le travail des hommes, on finit par avoir des montagnes qui sont pratiquement désertiques. Il y a également un problème d’eau au Liban, il faut le dire, et celui des guerres successives, et des feux de forêt. » Ibrahim a relaté alors son travail avec les équipes de déminage belges et françaises de la FINUL, déplorant que, durant les derniers jours de la guerre de l’été 2006, Israël ait lancé plus de 3 millions de bombes sur la terre du Liban sud.















Les Libanais, véhicule de la francophonie en Afrique
« Les Libanais sont au Brésil, en Argentine, en Australie et partout dans le monde, mais la communauté libanaise d’Afrique, comme celle du Sénégal en Afrique noire, est très francophone, et est très porteuse de la francophonie. Chaque Libanais d’Afrique est pratiquement un ambassadeur de la francophonie. Je les vois bien quand ils reviennent en été au Liban, et que leurs enfants parlent en français avec ceux de leurs villages. Et ça, la France ne l’a pas bien compris encore. Un Libanais en réalité, qui est francophone, est équivalent à dix Français. Il y a déjà deux millions de Libanais, qui sont expatriés et qui sont francophones, et deux millions de Français sur toute la population française, qui sont un peu partout dans le monde. Le Libanais qui parle français, il le parle dans le commerce, il le parle en pleine brousse africaine, il le parle avec ses enfants, et il le parle quand il revient au Liban, il le parle partout. Le Français, quand il part en mission dans une agence française ou quand il est militaire, a un cercle d’amis très restreint et ne véhicule pas vraiment le français. Il le véhicule certes dans les conférences mais pas dans ses relations. » Ibrahim a, sur un autre plan, déploré que tous les sites officiels libanais sur internet soient écrits en anglais et non pas en français.

Aide aux services de l’Etat
« Je travaille sur un projet avec la FINUL et une ONG française, « Pompiers de l’urgence à l’international ». Je suis en train d’envoyer dix camions aux pompiers au Liban, et cela était prévu avant les feux qui viennent de se déclarer. Je vais essayer d’y mettre des médicaments et des produits de 1ère nécessité là-bas, ça va être distribué dans plusieurs régions comme apport des Français. Un Belge est venu me dire un jour à la maison : « Mais moi je pensais que le Liban était plus grand que la France, tous les jours on a le Liban à la télévision » ! L’intervenant a aussi constaté le manque d’ambulances au sein des municipalités et a demandé une participation financière plus forte de la population libanaise auprès des services de l’Etat.

Le Liban, Terre sacrée
« Il faudrait que les descendants de Libanais d’Afrique, du Brésil, de France, puissent avoir la carte d’identité, qu’ils puissent avoir le droit de vote. A ce moment, on change la donne au Liban, de façon définitive. Les Libanais de l’étranger peuvent beaucoup aider le Liban. C’est un axe de travail que je veux développer aussi. Ce qui est intéressant dans l’Afrique, c’est que le Libanais d’Afrique ne sent pas qu’il va rester définitivement ici. Tandis que le Libanais d’Amérique, par exemple, ne se sent plus vraiment Libanais. »

« Le Liban, pour moi, c’est une rencontre. C’est vrai que je suis Libanais, mais quand je suis arrivé au Liban, je ne parlais pas deux mots d’arabe. Je parlais wolof, le sénégalais, par cœur, le français, c’est ma langue, C’est en trois ans que j’ai appris le libanais, que je parle maintenant en vivant là-bas. Le pape Jean-Paul II l’a dit, « le Liban n’est pas un pays, c’est un message ». Le prophète Moïse lui-même disait : « Jéhovah, laisse-moi passer de l’autre côté que je vois ce merveilleux pays, cette montagne, cette belle montagne du Liban ».







Tombeau du prophète Ben Yamin (Benjamin) le dernier frère du prophéte Joseph fils d'Isaac fils d'abraham


C’est un rêve, vous savez on a grandi avec ce mythe du Graal, dans toute l’histoire des Templiers, mais on ne le cherchait pas à la bonne porte. S’il y a quelque chose, s’il y a une maison qui est sacrée, c’est le Liban et ses montagnes, où il faut chercher le Graal et le tombeau de Moïse. Pourquoi ? Ce n’est pas difficile à comprendre. Il y a le Mont Hermon, qui nourrit toute la région en eau. Le lait et le miel, c’est le Liban.



le mont Hermon ou Jabal cheick: toute la terre promise n'est elle pas un don du Liban ,comme l'Egypte est un don du Nil selon Hérodote






















Vous savez que dans le Coran, on parle des oliviers et des figuiers. Est-ce que vous voyez des oliviers et des figuiers à la Mecque ? C’est au Liban qu’ils se trouvent !

















Et tout le christianisme est né au Liban, avec Jésus et la Vierge Marie à Cana, à Tyr et à Saïda. Je reproche aux Libanais chrétiens de ne pas avoir fait de leur pays la capitale mondiale du christianisme.



grotte de canna






Et pendant que j’étais là, en juillet 2006, en une journée, tout le Liban était immobilisé, avait basculé du paradis à l’enfer. Où pouvez-vous trouver ça dans un autre pays que le Liban ? C’est vrai. Cette dimension sacrée qu’a la Terre libanaise est porteuse, comme tout ce qui est sacré en général, de beaucoup de déchirures. Que va-t-on laisser à nos générations futures : un message de cèdres ou un message de cendres ?»

2 commentaires:

SylvieFiliatre a dit…

Bonjour, je suis très interressée par votre démarche. Bravo! D'autre part, j'ai une association SANTE SENEGAL et dans son cadre je souhaiterais planter des oliviers au SENEGAL dans la région de THIES et j'aimerais si c'est possible que vous me communiquiez l'adresse di site de votre frère ou son email pour lui demander son avis, ses conseils s'il l'accepte. Merci beaucoup de m'aider, mon association est récente et même si j'ai vécu au SENEGAL je ne connais pas grand chose dans les plantations!Bon courage et à bientôt je l'espère.SYLVIE (mon email:santesenegal@live.fr)(mon site:http://ong-senegal.skyblog.com)

Unknown a dit…

Bonjour Mr El Ali, Je m'apelle Saïd CHAITOU, je suis aussi Libanais du Sénégal. Je vis à Paris depuis 6 ans (aprés 6 années passées au Liban).

J'aimerai m'impliquer aussi dans un projet ecologique et/ou de deminage au Liban.

ej serai trés intéressé par vous rencontré.

Aussi, dans le cadre d'un projet personnel, je veux réaliser un documentaire sur la pluralité confessionelle au liban et la place de la laicité. Votre travail qui va au déla des preferences communautaires et qui est plus un projet de caractére National au Liban m'interesse. N'hésitez pas à me tenir au courant de vos prochaisn passages à Paris, pour en discuter. Sinon peut etre lors de mon prochain passage au Liban ou au Senegal.

Cordialement
Saïd CHAITOU
chaitou.said@gmail.com